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bienvenue sur le blog de henriette la poétesse! il pleut ! une chaleur accablante à vous couper le souffle la peau moite et collante les nerfs à vifs une sueur ruisselant à fleur de peau la peau moite et collante qui dégage du chaud du chaud que l’éventail de fortune ne peut apaiser on attend d’être délivré de ce souffle chaud… torse nu on se couche carrément au sol mi-bétonné jaugeant à moitié nue, juste enlacé d’un pagne une chaleur insoutenable, à vous sécher la gorge on se raconte des histoires pour passer le temps on attend d’être délivré de ce souffle chaud… dehors, les nuages dessinent des monstres noirs le ciel s’assombrit tout à coup le tonnerre gronde et jette ses éclairs, les oiseaux ne chantent plus, le vent siffle la rafale aucune âme ne traîne dehors, tout le monde est à l’abri enfin ! il pleut… elle, la déesse des eaux tambourine et chante en cacophonie au-dessus de nos toits elle balaie tout sur son passage en tornade et en torsade ! elle réveille au passage la mer de son nid, s’échouant avec elle sur la berge elle rafraîchie en passant la terre jadis achaudie par le soleil elle nettoie de ses grosses gouttes nos visages amusés on y prend plaisir sans se soucier de la fièvre qui nous accable déjà enfin ! il pleut… dans la cour on s’organise déjà on cherche tout récipient de fortune pour recueillir l’eau de pluie pour faire le repas du soir au bois encore humide le balaie à la main on nettoie ce qui reste des eaux passées le temps de retrouver notre chambre aux murs ocres rafraîchie par la pluie et parfumée à la senteur champêtre et ce grand lit au drap blanc pour un sommeil paisible et réconfortant car après la pluie, c’est le beau temps enfin ! l’orage est passé… il faut se donner du bon temps ! henriette agboton dagnoko 01 septembre 2009 dans : non classé par lapoetesse le 1 septembre, 2009 a 17:45 permalink for this post -- commentaires : 0 ma sadia c’est toi, ma sadia ! oh laisse moi te regarder t u pleures, pourquoi ? elle s’avança à petits pas de canard sa figure angélique où rayonnait son sourire grimaçait de douleur ses lèvres frémissantes ne pouvaient placer mot tiens mes mains ma sadia, je t’aide à marcher ? viens, on va gambader dans la cour, ma sadia ! elle se figea raide comme une sentinelle ses membres tremblaient encore d’effroi, le regard pénétrant, elle me dévisagea elle pleura encore des larmes, elle ne comprenait rien… moi non plus j’ai mis mes bras autour de ses épaules, comme pour la protéger j’ai mis ma tête sous sa robe, comme pour conjurer le mal en elle a la fois pudique et honteuse,,je baissai les yeux elle était nue, un grossier pansement sur son pubis d’enfant ah ! les exciseuses ont fait leur métier sur ma sadia ! j’ai mis ma joue contre sa joue enlacées, nous faisions qu’une elle ne comprenait rien moi non plus ah ! ces mi-humaines aux doigts ensanglantés ont dicté leur loi pourquoi et pour qui ? je voulais gambader avec ma sadia ! elle n’avait plus envie de gambader ma sadia, nous n’étions qu’enfants, succombant à la lumière du jour, le cœur débordant de joie, nos rires étaient bon enfant ayant, pour seul péché, d’être fille, alors, pourquoi et pour qui ? clitoridectomie, excision, infibulation, introcision… ces sinistres mots ne pouvaient effacer et n’effaceront jamais la douleur de ma sadia elle n’était qu’une enfant ma douce sadia oh ! arrêtez, ce ne sont que des enfants. henriette agboton dagnoko 28 avril 2009 dans : non classé par lapoetesse le 22 juillet, 2009 a 20:18 permalink for this post -- commentaires : 0 abdoulaye l’enfant talibé a peine debout sur ses jambes maigrichonnes son bol porté en bandoulière au bras maigrichon la culotte en polichinelle la chemise entr’ouverte laissant un corps frêle séché par des jours affamés de son sourire limpide et irrésistible il m’a séduite. enfant, dont le regard vous interpelle, lorsqu’il vous dépasse enfant, dont l’appel aigu qu’il vous lance ne peut se faire entendre enfant, aux grimaces timides, rien que pour dire « j’existe » comme un petit capitaine, il dirige de mains de maître son régiment comme un grand frère, il rassure le plus faible du troupeau d’une main protectrice il essuie des larmes mêlées de poussière enfant, dont le regard vous interpelle, lorsqu’il vous dépasse de ses grands yeux qui brillent n’avait pas vu sa vie misérable enfant, dont l’appel aigu qu’il vous lance ne peut se faire entendre enfant, trop petit pour savoir ce que l’avenir lui réserve combien de chemins as-tu parcouru en quête d’un peu de tendresse ? avec tant d’exactitude, tu juges sans inquiétude et d’une digne attitude, tu viens te reposer au sein de mon jardin comme le maître des lieux, sans me dire mot, d’un sourire aux dents blanches, tu acceptes ce repas refroidi que je te tends en guise de bienvenue d’un bond, et hop ! comme un petit soldat, te voilà reparti pour une destination inconnue a nous revoir, mon petit abdoulaye, comme une mère protégeant sa progéniture je prierai le vent, afin qu’il te ramène encore chez moi rien que pour voir ce sourire splendide rayonner sur ton visage, mon enfant. henriette agboton dagnoko 17 mars 2009 dans : non classé par lapoetesse le a 19:58 permalink for this post -- commentaires : 0 ta gine affectueusement je t’appelle ta gine pour ne pas dire tata ginette comme tous les autres j’ai choisi égoïstement ce sobriquet, pour te dire oh ! combien je t’aime, pour te dire oh ! combien tu comptes pour moi a la fois mère, tata, copine, complice tu me comprends à demi mot quand rien ne va, tu trouves toujours les mots qu’il faut pour me réconforter tu sais écouter sans déranger d’un pas feutré tu te déplaces comme une ombre sans te faire remarquer comme une mère tu souffres sans le dire et moi, qui oublie trop souvent ton cœur devenu fragile avec les années passées ta gine, ma douce ta gine, tu m’as fait une place dans ton univers sans rien me demander en retour tu partages le mien avec tant de tendresse que puis-je te dire encore que tu ne le sais déjà oh ! que je me sens bien avec toi je me sens bien chez toi …. henriette agboton dagnoko 01 septembre 2009 dans : non classé par lapoetesse le 9 septembre, 2009 a 16:51 permalink for this post -- commentaires : 0 pourtant le soir là, elle s’est fait belle… elégante et rayonnante dans son ensemble « ella dona » de couleur rose saumon elle avait l’allure d’un mannequin d’ ann talylor de ses yeux scintillants à la fois veloutés elle sillonnait du regard ce bon beau monde qui l’a regardait de sa démarche déhanchée comme une dame de la haute cour elle marcha vers la table d’honneur circonstancielle pour féliciter les « nouveaux mariés cachés » elle se prêta aussi à leurs jeux cyniques elle n’était pas bien dans sa peau elle était belle le soir là aux côtés de l’élue de son cœur, elle était reine le soir là d’un cœur de fête, elle se laissa guider vers la table qui leur été réservée les regards les enviaient, ils formaient un duo d’élégance ils étaient le modèle de couple rêvé de ses manières d’aristocrate, elle prit place en face de lui comme pour mieux l’admirer il était beau comme un dieu, il en était conscient à perdre la raison ell e croisait son regard à la fois glacial et hautain cherchant coûte au coûte à la faire descendre de son estrade mais, elle y faisait fi, même si tristesse l’égorgeait déjà elle était digne le soir là elle était belle le soir là d’un air détaché elle scrutait l’océan, sans rien y voir dans le noir d’un air désinvolte, elle dévisagea ce visage resté de marbre tout au long de la soirée sans aucune raison elle n’y prêta plus attention sans aucune façon caressée par la brise marine, elle leva son visage aux traits détendus le posa dans la paume de sa main, ferma les yeux la fête fut sans elle, elle était déjà ailleurs elle n’était plus à ses côtés elle était lasse de lui plaire elle était dans son monde à elle elle était loin de ce monde qui n’est sien se prêtant une dernière fois aux clichés des photographes le sourire figé, elle termina le dernier acte de la mascara